Le Schéma de Développement Territorial de la Grande Région

En vue d’assurer un développement cohérent de l’ensemble du territoire grand-régional et de contribuer au renforcement de sa dimension métropolitaine, les instances de la Grande Région élaborent un « Schéma de Développement Territorial de la Grande Région » (SDT-GR), selon un processus continu, de janvier 2013 à décembre 2018.

Les parties prenantes ont estimé nécessaire de faire le point sur les travaux relatifs au SDT-GR, et de réinterroger la méthode d’élaboration du SDT-GR.

A cet effet, le Ministère luxembourgeois du Développement Durable et des Infrastructures, agissant pour le compte du Sommet de la Grande Région, a confié à un groupement, mandaté par l’AGAPE et rassemblant SCALEN (ex-ADUAN), l’AGURAM, la Mission Opérationnelle Transfrontalière (MOT) et l’Université de Technologie de Kaiserslautern, une analyse transversale de documents stratégiques, afin d’en tirer un bilan et des préconisations susceptibles de réinterroger la méthode d’élaboration du SDT-GR.

Cette mission s’est déroulée en 3 phases tout au long de l’année 2016 :

  • Analyse transversale de documents stratégiques existants,
  • Analyse transversale des 3 documents existants du SDT-GR,
  • Précision, voire adaptation du contenu et de la méthode d’élaboration du SDT-GR.

Analyse transversale de documents stratégiques existants

La première phase reposait sur l’analyse de documents stratégiques en matière d’aménagement du territoire, à la fois prescriptifs et non-prescriptifs, à différentes échelles territoriales : Grande Région, régionale, infrarégionale, transfrontalière. Côté lorrain ont été analysés par exemple la DTA des Bassins Miniers Nord-Lorrains, les SCoT, le Pacte Lorraine, le Schéma Régional Climat-Air-Energie, etc.

Cette analyse a permis d’identifier des convergences, des divergences, mais aussi des opportunités pour l’élaboration du SDT-GR, autour de 4 principaux enseignements :

  • La spécificité de la question du développement économique, de plus en plus déconnecté des logiques territoriales. Des opportunités de collaboration ont été identifiées, autour de 2 champs : la logistique (éviter une « cannibalisation » des infrastructures) et le tourisme (développer l’image et l’attractivité de la Grande Région).
  • La notion complexe du développement territorial en Grande Région : l’aménagement du territoire appréhendé différemment de part et d’autre de la frontière, entre des documents-cadres tantôt prescriptifs, tantôt stratégiques et non contraignants. Il existe malgré tout un élément de convergence autour des aires métropolitaines, « brique de base » qui structure les différentes stratégies territoriales.
  • La mobilité, une convergence à nuancer : si une convergence est incontestable autour des principes de la mobilité durable (ferroviaire, alternatives au mode routier), l’élaboration d’une stratégie grand-régionale reste tributaire des priorités nationales.
  • L’amélioration des conditions de vie : les questions autour des effets induits par un fonctionnement métropolitain mal appréhendé (pression foncière et résidentielle, étalement urbain, phénomènes d’exclusion qu’ils entraînent) sont des préoccupations présentes dans tous les versants de la Grande Région, tout comme les questions liées au cadre de vie (fragmentation des espaces naturels, continuités écologiques, biodiversité, climat, énergie) et apparaissent comme autant d’enjeux.

Analyse transversale des 3 documents existants du SDT-GR

La seconde phase de la mission consistait à mettre en regard les documents déjà produits dans le cadre du SDT-GR (dimension métropolitaine, projets de transport prioritaires, étude préparatoire au volet économie) aux éléments tirés de l’analyse précédente. Cette mise en regard a montré que si les aires métropolitaines constituent un élément de base, le SDT-GR doit tenir compte de l’actualisation des stratégies et doit davantage s’envisager comme un processus continu, mais doit aussi tenir compte de la spécificité des espaces non-métropolitains et développer une stratégie adaptée pour ces espaces. Cette analyse a en outre souligné la pertinence des travaux menés sur la priorisation des projets de transports, qui dans l’ensemble, visent à une meilleure connexion des 3 ensembles métropolitains de la Grande Région (Nord Wallon, Axe Rhénan et espace polycentrique transfrontalier central).

Enfin, sur la question économique, si la logique de réseau est clairement partagée, l’analyse a révélé des divergences notables dans l’appréhension des secteurs prioritaires : alors que l’analyse des documents stratégiques fait ressortir la logistique et les activités récréatives (tourisme/loisirs/culture), l’étude préparatoire met en avant l’économie du vieillissement et les nouveaux matériaux.

Préconisations pour la suite de l’élaboration du SDT-GR

Cette phase a permis d’interroger près de 50 partenaires de la Grande Région et de recueillir leur vision et leurs attentes vis-à-vis du SDT-GR, autour des objectifs, de la nature, du contenu, du pilotage et de l’élaboration. Ces attentes ont été confrontées lors d’un séminaire avec le commanditaire et ont permis de retenir des pistes :

  • Objectifs : un projet fédérateur pour la Grande Région, organiser l’espace métropolitain au cœur de la Grande Région, favoriser un rayonnement européen ;
  • Nature : un document non contraignant, dont la forme reste à définir ;
  • Contenu : un nombre restreint de thématiques ont été retenues (démographie et questions sociales, mobilité, développement économique, environnement-climat-énergie). Mais surtout, il convient de raisonner davantage en problématique qu’en thématique
  • Pilotage/gouvernance : le Comité de Coordination du Développement Territorial (CCDT) demeure l’instance légitime pour le pilotage du SDT-GR, mais une concertation « à géométrie variable » est envisagée, en fonction des thématiques prioritaires.

Partant de ces conclusions, une nouvelle méthode d’élaboration du SDT-GR a été proposée, organisée autour de 4 modules :

  • Compréhension : reconstituer un socle de connaissances partagées ;
  • Vision stratégique : se doter d’un projet d’avenir commun
  • Programme opérationnel : déterminer des actions prioritaires ;
  • Suivi et évaluation.

A l’issue de la mission, l’ensemble des propositions du groupement ont été validées par le Sommet de la Grande Région. Les instances de la Grande Région ont salué la grande qualité du travail fourni par le groupement, qui répond totalement aux attentes de départ.

Schéma de Développement Territorial de la Grande Région | Bilan et analyse de l'existant
Voir en ligne